Pirate vs Marine

Sakura haussa d'un sourcil. Celui là, elle était certaine de le connaître. Et pas dans les meilleurs conditions : C'était l'insolente de la veille. Il n'y avait qu'à écouter le ton qu'elle avait pris pour lui parler. Sakura fit la moue. Pas de chance. Ensuite, lui vint à l'esprit que c'était un passager clandestin qui s'enfuyait à toute jambe. L'idée lui effleura l'esprit qu'elle aurait du lui courir après, mais sachant qu'elle l'avait presque démasquer, et que de toute manière sur l'eau, on ne pouvait pas s'enfuir, elle préféra rejoindre la cabine de Neji pour lui parler du fameux passager. Aussi alla-t-elle frapper à sa porte et attendit qu'il lui réponde.

Kin referma prestement la porte derrière elle et écouta quelques instants : arf, avec le bruit des vagues, on n'entendait pas grand chose, mais les secondes qui s'étaient déjà écoulées témoignaient que Cheveux-Roses avait abandonné la poursuite. Ce qui l'aurait d'ordinnaire rassuré, mais en l'occurence, elle trouvait cela de très, très mauvaise augure...

La bonne odeur ambiante lui fit fronçer le nez... Manger des quignons de pain pendant deux jours lui avait donné une faim de loup... Aussi prit-elle enfin le parti de regarder autour d'elle pour... planter ses yeux dans une paire d'autre.

<< Qu'est-ce qvous faite là? J'peux vous aider? >>

Elle déglutit bruyamment, regardant sa vis-àvis, sans bouger. Elle n'avait vraiment pas l'air méchante, d'ailleurs sa tête lui disait vaguement quelque chose... Elle avait dû la croiser dans une taverne. En tout cas esquissa-t-elle un grand sourire d'enfant prit en faute :

- Euh... Oui ! C'est bien que tu poses la question parce que justement, c'est ici que je voulais tomber : tu n'aurais pas quelque chose à me donner à grailler ?

Neji ouvritt les yeux et se réinstalla à ason bureau avec une légère grimace. La pause n'était pas pour maintenant.

-Entrez!

Sakura poussa doucement la porte de la cabine de Neji, un air tranquille sur le visage. Qui aurait pu croire qu'elle venait lui annoncer la présence d'un passager clandestin ? Certainement pas la plupart des gens.

Refermant doucement la porte derrière elle, elle s'adossa vaguement. Quand elle était seule avec Neji, elle mettait légèrement de coté les convenances.

- On a un passager... ou plutot une passagère, clandestine. La gamine insolente qu'on a croisé au port. Je sais pas comment, mais elle est sur not' batiment.

La blonde regarda une nouvelle fois l'étrange personnage. Il lui disait vaguement quelque chose, mais elle avait vu tellement de gens dans sa petite vie que ça ne la surprit pas.

Elle esquissa un sourire, et se tourna vers le bouillon qui n'était pas prêt. Elle s'avança un peu plus alors dans la cuisine, ouvrit des placards, trouva une miche de pain, une tranche de jambon et un morceau de tome. Elle prit tout cela délicatement dans une main, et attrapa un tabouret caché dans un coin qu'elle posa près de la grande table ou milieu de la grande cuisine, déserte à cette heure.

- Tiens, assieds-toi.

Elle posa dans une assiette sur la table la miche, la tome, et la tranche de jambon. Elle se retourna, prit un gobelet, et le reprit de vin. De nouveau elle se dirigea vers la table, et posa le verre, avant de s'asseoir en face du tabouret et de sourire.

Kin regarda les aller-retours de la blonde pâle dans la cuisine avec des yeux ronds. Ca alors... En général, les premières fois qu'elle débarquait dans ce genre de lieu, on lui balancait chiffons, menaces ou insultes à la figure mais on n'accédait pas à ses demandes... C'était seulement à l'usure qu'elle parvenait à avoir ses hôtes désignés et seulement alors qu'ils commencaient à la trouver sympathique mais en tout cas, la réaction de la jolie cuisinière n'était absolument pas ce à quoi Kin s'attendait.

A présent, elle avait l'eau à la bouche et ne se fit pas prier pour s'asseoire devant son auge, les iris pétillantes de convoitise.

- Toi, j't'aime bien ! décida-t-elle avec un clin d'oeil et un immense sourire pour sa vis-à-vis.

Elle commença à se restaurer, sans se goinfrer : elle prenait le temps d'apprécier ce qu'un repas plus normal que les autres pouvait être bon...

- Alors, tu bosses la-dessus depuis longtemps ? lança-t-elle, histoire de faire la conversation et comme-ci débouler dans une cuisine et s'y inviter était la chose la plus naturelle du monde.

[Shika, t'es sur quel bateau ?]

La blonde sourit en voyant le clin d'oeil du bonhomme mystérieux.
"- Alors, tu bosses la-dessus depuis longtemps?"

- Non, je viens d'être enrôlé, j'travaillait dans une taverne avant. Et toi, tu t'déguises en homme depuis longtemps?

Un sourire ravageur étira ses lèvres. Et oui, elle avait un bon ouïe, qu'elle avait travaillé avec Charles d'ailleurs. La voix de l'inconnu faisait comme un bateau sur des creux de plus de trois mètres. Et même si ce n'était pas très perceptible, elle l'avait entendus.

-T'inquiète pas, je dirais rien. Tsunade. Et toi, je peux savoir ton nom?

Neji la regarda avec étonnement et éclata de rire.

-Le hasard fait décidemment de drôle chose! Et bien Sakura, je suppose que dès que notre chère clandestine sera attrapée, un petit séjour à fond de cale lui apprendra les fondements du respect, non? Nous trouverons après de quoi rembourser la traversé...
Oh, et je compte sur toi pour la retrouver avant les autres. Je sais qu'on vient de quitter terre, mais on ne sait jamais, termina-t il avec un légère grimace. Je préfère éviter ce genre d'histoire sur le bateau.

Il jetta un rapide coup d'oeil à travers la vitre puis il se leva soudainement en empoignant sa veste.

-Vous savez quoi, Haruno, la lune est trop belle pour rester dans ce bureau, s'exlama Neji en imitant leur ancien capitaine.

Sakura esquissa un sourire au mouvement que fit son vis-à-vis : Il gardait le contrôle sur son bâtiment. C'était un bon capitaine, et il méritait son poste.

Ouvrant la porte, elle sortit la première, s'attendant à ce qu'il lui emboite le pas.

- Elle est entrée dans les cuisines. - énonça-t-elle platement.

[T-T j'la sens mal c't'affaire... Désolée pour les quelques jours de réaction^^]

Kin fixa un moment ladite Tsunade, gobelet levé, geste stoppé en plein élan... De quouâââ ? Kin révisa la scène précédente, puis baissa les yeux sur son accoutrement. C'est vrai qu'elle s'était vêtue de façon plutôt masculine -ce n'était pas comme-ci l'inverse lui arrivait très souvent à vrai dire- et que le bonnet enfoncé sur la tête, cheveux bien cachés dedans, la garçonne s'était volontairement confectionnée une tenue d'homme...
C'était aussi vrai que sa voix était naturellement grave, ce dont elle avait tiré de très grands profits lorsqu'elle n'était pas encore anatomiquement formée, ce qui n'était plus vraiment le cas. Pour l'heure, se faire passer pour un garçon n'avait pas réellement été réfléchi, elle avait accentué son allure et son ton sans y penser, par habitude...
Aussi était-elle surprise par la remarque de Tsunade et se mit-elle à rire :

- Bah ! Ce n'était pas prémédité sais-tu, juste une précaution pour les vilains membres de l'équipage qui auraient pu avoir des idées en me croisant. Je suis Kin, ravie de faire ta connaissance ! Et merci pour ton silence !

Même si je ne suis pas certaine de pouvoir de toute façon me planquer longtemps avec Cheveux-Roses... Qu'est-ce qu-il me fait d'ailleurs c't'androgyne... ? C'est louche...

[Shika : Ben tu t'incrustes xD ! A la one again et quand tu veux ! Prend un pretexte bidon si t'as vraiment pas d'idée de génie.]

[Bon, je sais que le forum est mort, mais j'aime voir l'électrocardioscope effectuer des petits rebonds, c'est-à-dire mes posts inutiles. Oui, je sais que je parle au mur, mais je m'en fiche! Personne n'est là pour témoigner de ma démence, d'accord? Je sais qu'il est vraiment trop tard pour embarquer, mais j'avais tout simplement envie de...hmm... écrire! Oui, c'est le bon mot! Et puis, je ne dérange personne! Après tout, je suis toute seule. Ehh je peux faire tout ce que je veux, il n'y a aucun individu prêt à me contester! Vlan!]

Le soleil avait rappelé ses rayons qui s’étaient éclipsés bien rapidement, baignant cette petite ville dans la noirceur presque totale. En effet, seules quelques petites lumières étaient encore allumées à cette heure plutôt tardive. Elles donnaient ainsi la chance à quelques ivrognes de retrouver leur niche et de ne pas finir à terre, à côté d’un poteau de bois qui les aurait assommés un par un. Il n’y avait pas à dire, cet endroit était tout sauf accueillant. C’était plutôt pauvre. Les rues étaient très sales et les maisons assez rustiques. Une odeur pestilentielle se fondait dans l’atmosphère, n’arrangeant rien du tout. Tout était bien désolant, hormis ces rares immenses maisons qui étaient construites plus en hauteur et à l’écart du petit peuple triste, inférieur, bref assez pitoyable. Des hommes assuraient leur périmètre. Ces demeures devaient appartenir à des riches, il n’y avait aucun doute là-dessus. Il se mit bientôt à pleuvoir, réanimant la boue qui était parvenue à sécher un peu sur les rues, enfin si on pouvait appeler cela des rues. Un homme recouvert d’une cape noire sillonnait tranquillement cette ville à moitié endormie, nullement froissé par le climat qui était médiocre. Il s’arrêta bientôt, apercevant un enfant qui marchait seul et recouvert de boue. C’était une petite fille qui devait avoir au moins huit ans. Il s’en approcha. Elle ne prit pas la peine de s’enfuir, elle s’assit même quand elle vit l’inconnu.

-Il est imprudent de rôder dans les rues à cette heure, à ton âge qui plus est... Les mécréants aiment bien errer à cette heure, le savais-tu?

La petite ne fit que baisser la tête, résignée.

-Une chance que j’n’en suis pas un! Hein? Aller, où est ta mère, petite?

-...Morte...

-Et ton père?

Réticente, elle leva finalement le bras pour pointer la taverne juste devant eux.

-Ah vraiment? Depuis combien de temps?

-...Toujours, monsieur, dit-elle en levant son regard.

-Ah ça par exemple... Quel est ton nom, petite?

-Élisabeth...

L’inconnu lui sourit en se départant de sa cape pour la lui léguer.

-Certes, un peu grand, mais te protègera de la pluie.

Il lui tendit un petit sac en velours qui contenait des pièces d’argent.

-Prends ça avec toi et ne le donne jamais à ton père, compris? C’est pour toi, pas pour lui.

Élisabeth lui répondit par un énorme sourire en murmurant un :

-Merci beaucoup, monsieur...

-Sasuke, appelle-moi Sasuke.

-Sasuke, répéta-t-elle en le contemplant.

Il fallait l’admettre, il était beaucoup plus impressionnant sans cette cape grotesque. On pouvait un peu mieux voir sa silhouette, mais de manière floue. La lumière manquait.

-Je vais aller dire deux mots à ton père...

Sasuke entra bien assez vite dans cette fameuse taverne. Tout le monde s’était carrément figé pour le dévisager longuement. Face à eux se tenait un jeune homme de 1.80 m. , portant une chemise ample étrangement bien blanche et ouverte vers le haut qui nous laissait observer une peau ferme un peu bronzée et des muscles bien ciselés. À sa taille était nouée une large et longue écharpe rouge vin et une large ceinture où étaient accrochés deux pistolets à silex, la dague que Kakashi lui avait offert ainsi que la gaine d’un sabre bien effilé sur son côté droit. Une autre ceinture passait de son épaule droite et terminait sur son côté gauche où pendait le fourreau d’un katana bien tranchant. Un long pantalon ample brun foncé couvrait ses jambes et il chaussait des bottes en cuir. On pouvait remarquer sous les longues manches de sa chemise qu'un tissu noir entourait les bras du brun et enroulait maladroitement ses mains. Un bandeau rouge vin ornait la tête de l'Uchiha qui avait tenté de maîtriser ses cheveux noirs, mais avait échoué. Effectivement, plusieurs mèches rebelles tombaient malgré le bandeau sur son visage. Les seuls bijoux qu'il avait sur lui étaient au niveau de ses oreilles, soit 3 petits anneaux d'or sur la gauche, 2 sur la droite. Ses yeux d'un noir profond étaient encore plus mis à l'évidence par le contour de peau qui s'avérait à être très foncée, voire presque noire. Enfin, une énorme et remarquable cicatrice était visible sur le haut du corps et semblait se continuer vers son coeur. Souriant, il s'approcha à pas mesurés d'une table et se permit de prendre le verre de son voisin et d'y boire.

-Ahhh du rhum! Hmm...

Il vida d'un trait le verre.

- Dites-moi, l'enfant à l'entrée est à vendre?

Après le silence vinrent les rires gras. Un homme se leva, bouteille en main, s'avançant :

- Combien?

- Tu es son maître?

- Son père!

- Ah ha, un boit-sans-soif hein...

- Répète un peu!

- Préfères-tu hijo de puta?

Des verres se brisèrent, des tables furent retournées et plusieurs hommes volèrent. Sasuke venait de dégainer un de ses sabres. Il sourit alors que des hommes tentaient de lui refaire le portrait. Ces mêmes hommes s'enfuirent quelques instants plus tard comme de vulgaires lapins.

- Capons! leur cria-t-il.

Puis, il jeta le père d'Élisabeth hors de la taverne le laissant glisser dans la boue ramollie par la pluie. Il appuya légèrement le bout de son arme sous la gorge du malheureux laissant perler une goutte de sang :

- Je vais t'aider à te raser!

- Non, pitié, pas ça! gémit-il en sentant la pression augmenter sur sa gorge.

- Tu as le choix entre être décapité ou étripé...

- Non!

- Hmm non, je vais te mutiler, t'embrocher et te finir en fricassée !

- Je...je... je vous supplie de m'épargner!

- Gibier de potence... Tu réveilles en moi un mépris inexprimable...

Il retira son sabre de là, eut un dernier regard pour Élisabeth, puis quitta les lieux. L'ivrogne était toujours pétrifié contre la boue et sa petite fille essayait de le sortir de sa transe en pleurant. Le lendemain matin, on constata que les maisons des riches avaient été pillées et plusieurs enfants pauvres avaient reçu quelques pièces d'argent de la part d'un certain Sasuke, aussi connu sous le surnom très sympathique : "Le Fléau". Entre temps, Sasuke avait regagné son navire baptisé "Démiurge" qui était bien loin de cette petite ville. Il venait de goûter aux Caraïbes et ça n'allait pas s'arrêter à ça. Ils n'avaient encore rien vu...